Contrôle de température : les bases

Par Le petit fumeur - 17/10/2016

Temps de lecture : 9 minutes

Pour beaucoup de vapoteurs, le contrôle de température est un concept obscur. Perçu dès ses début comme une technologie susceptible de révolutionner le fonctionnement des cigarettes électroniques, cette option qu'on retrouve aujourd'hui sur l'essentiel des mods électroniques, ne rencontre pourtant pas le succès escompté.    

Un succès technique

  Sur le papier, le contrôle de température est une véritable avancée. Pour rappel, le principe du contrôle de température est le suivant : - Un mod électronique contient un ohmmètre. Soit un dispositif capable de mesurer l'impédance d'une résistance - sa valeur numérique. - Certains matériaux disponibles parmi les différents fils résistifs présentent la possibilité d'avoir une impédance variable en fonction de la température du matériau. - En analysant la variation d'impédance grâce à son ohmmètre, le mod électronique est capable d'interpréter la température du fil résistif. En d'autres termes, à travers la lecture de l'impédance, la résistance fonctionne comme une sonde thermique. - Le contrôle de température permet à l'utilisateur de spécifier un seuil. A savoir une température à ne pas dépasser. Le mod interrompt donc automatiquement la chauffe lorsque la résistance atteint la température spécifiée. Deux conséquences : - Le fait de limiter la chauffe, permet d'éviter tout pic de température important. Donc de prolonger la durée de vie de la résistance en maintenant les contraintes thermiques sous un seuil contrôlé. - Une résistance sèche, ou pas assez imbibée chauffe de façon anormale. Ce qui revient à dire que le mod va interrompre la chauffe immédiatement si l'alimentation en eliquide est insuffisante. Cela permet de diminuer significativement les risques de faire chauffer la mèche à sec et de la brûler accidentellement. Autant du point de vue de la créativité du principe que de son usage appliqué à la cigarette électronique, le contrôle de température est une innovation majeure, qui avait tout pour damer le pion aux résistances en kanthal traditionnelles. Plus stable, une longévité accrue, une vape mieux contrôlée, le contrôle de température tient ses promesses. Oui, mais …    

Une complexité supplémentaire

écran de contrôle CT limitless 200 W Le revers de la médaille, c'est que le principe même de l'application du contrôle de température réside dans l'interruption de la chauffe. Or, pour que l'interruption se produise au bon moment, il est nécessaire de correctement paramétrer sa batterie. Si cette dernière n'est pas paramétrée avec précision, le système peut tout simplement refuser de fonctionner, l'interruption ayant lieu à chaque bouffée. Dans ces circonstances, il peut être hasardeux de se lancer dans la cigarette électronique avec une seule ecigarette configurée uniquement pour le contrôle de température. Plus encore en phase d'arrêt du tabac – moment critique où les nerfs sont fragiles et la nécessité de devoir négocier avec les paramètres pour sortir une bouffée peut s'avérer fort agaçante. Au moment de commencer le contrôle de température, faites en sorte d'avoir un atomiseur de secours. Celui-ci doit être monté avec une résistance en kanthal comme filet de sécurité. Pensez au cours de vos premiers pas avec le contrôle de température à vérifier régulièrement vos paramètres. La complexité du paramétrage tient uniquement au fait qu'il n'y a pas de bonne façon de faire. Ni de pré-réglages disponibles dans la mesure où les variables doivent être renseignées en fonction de votre façon à vous de vapoter. Ainsi la fréquence et durée des bouffées, la préférence relative à l'ouverture du débit d'air. Mais aussi la viscosité du e-liquide et la nature des arômes.    

Quoi régler et comment ?

 

Utiliser un mode de fonctionnement adapté à votre résistance

Résistance cubis bf ss316L

SS316 - C'est de l'acier Inoxydable, à utiliser avec un mode contrôle de température SS

Pour commencer, il convient de vous assurer que vous disposez d'un mod capable de prendre en charge le contrôle de température. Sur ce mod doit s'installer un réservoir muni d'une résistance dédiée au contrôle de température. Trois possibilités : le NickelNi200 ), le TitaneTi ) ou l'Acier InoxydableSS ). Ces trois fils sont les plus courants. Si vous décidez d'explorer plus en détail l'univers du contrôle de température, vous pouvez par la suite rencontrer d'autres types de fil, à l'instar du NiFe. Assurez-vous de bien identifier le type de fil constituant votre résistance. Chaque matériau a son propre coefficient impédance/température. Le mode contrôle température Nickel avec une résistance en Titane pose trois soucis. A savoir une lecture de température erronée, un système ne fonctionnant pas correctement et une résistance risquant de s'user très prématurément. De façon générale, le type de résistance est mentionné soit directement sur la paroi de cette dernière, soit via un code couleur. En cas de doute, il est toujours bon de consulter les pages dédiées aux résistances de notre site internet.  

Étalonner la résistance

Une fois le type de contrôle de température approprié pour votre résistance sélectionné, l'essentiel des mods électroniques vous proposent de "verrouiller" votre résistance. Comme mentionné précédemment, un mod électronique compatible avec le contrôle de température est capable d'interpréter un différentiel thermique à partir d'une variation d'impédance. Toutefois votre mod n'est pas pour autant un thermomètre. Il  lui manque donc une variable essentielle : la température ambiante. Soit la température à laquelle doit se trouver la résistance lorsque cette dernière n'a pas fait l'objet d'une utilisation. L'étalonnage est une phase essentielle du contrôle de température. C'est elle qui fournit à votre mod la clé indispensable à une lecture précise de la température. L'essentiel des mods électroniques compatibles avec le contrôle température proposent une fonction d'étalonnage. Certains vont même l'imposer à la moindre détection de variation anormale de la résistance. Assurez-vous donc que votre résistance soit à température ambiante pendant cette phase. Pour cela la résistance ne doit pas avoir servi depuis au moins 15 minutes. Ensuite prenez garde aux variations brutales de température extérieure. S'il fait 35°C dehors et que vous verrouillez votre résistance dans une pièce climatisée à 23°C, la lecture de votre résistance risque d'être faussée. Il convient alors d'anticiper les situations pour profiter d'un contrôle de température précis sur la longueur. N’hésitez pas à re-étalonner la résistance si nécessaire. Et ce après avoir patienté que cette dernière retrouve une température ambiante.  

Régler le seuil de température maximal avant coupure

Ce seuil est une variable numérique exprimée en °C ou en °F. Par défaut, les boutons de régulation "plus" et "moins" permettent de configurer le seuil lorsque vous vapotez sur un mode contrôle de température. Ce seuil indique la température maximale que votre résistance pourra atteindre avant que votre box ne coupe automatiquement la chauffe. Exprimé plus simplement, vous indiquez à votre mod "je ne veux pas que ma résistance chauffe au-delà de telle température" . On comprend ici tout l'intérêt des étapes précédentes. Si le mode CT ne convient pas au type de résistance, ou si la résistance n'est pas étalonnée à froid, en résulte une interprétation de la température faussée. Quant au seuil, il ne signifie plus rien.

Exemple :

  • J'ai une résistance en titane montée dans mon atomiseur.
  • Je choisi par mégarde un mode Contrôle température pour le Nickel.
  • Je fais chauffer ma résistance pour essayer que tout fonctionne avant de l'étalonner.
  • Le seuil, je le règle à 215°C.
  • Ma résistance est à 180°C (valeur réelle). Pourtant du fait des imprécisions dans mes réglages, mon mod considère que cette dernière est à 240°C (valeur interprétée).
  • La coupure s'opère automatiquement car 240°C > 215°C, il m'est donc impossible de vapoter.
Quiconque serait tenté de rétorquer qu'il suffit alors de faire monter le seuil de coupure au delà de 290°C n'intègre pas la logique derrière le contrôle de température. En rehaussant le seuil, le résultat final apparaît fonctionnel certes. Mais similaire à celui produit avec une résistance en kanthal et un mode de puissance directe. Autrement dit, cela équivaudrait à avoir les inconvénients (paramétrage) du contrôle de température sans ses avantages. A savoir la préservation de la résistance et la protection contre les dry-hit. Comme indiqué précédemment, le réglage du seuil est délicat. Et ce parce que le seuil idéal dépend de vos habitudes propres. Chaque vapoteur trouve son seuil idéal en tâtonnant et en expérimentant. Un seuil bien configuré va se contenter de couper la chauffe lorsque la résistance est en péril. Et sans faire de coupure inopportune lorsque vous cherchez à vapoter dans des conditions normales.  

Voici néanmoins quelques généralités pouvant vous aider à trouver le seuil adapté à votre style de vape :

  • En règle générale, on conseille de fixer le seuil aux alentours de 230°C pour commencer.
  • Selon les spécificités de votre résistance, cette dernière sera plus ou moins résistante à la chauffe. Ces spécificités sont la capacité d'alimentation en liquide, l'aspect résistance simple/double, l'impédance. Le but du jeu est de trouver le seuil le plus adapté aux capacités de votre résistance. Le tout en rencontrant votre style de vape.
  • Un liquide plus visqueux (chargé en VG) met plus de temps à imbiber la résistance. Cette dernière est donc plus sujette à la surchauffe (chauffe à sec) avec un e-liquide épais qu'avec un e liquide fluide. Il peut être intéressant de faire baisser le seuil et la puissance lorsque le taux de VG est élevé (>50%)
  • Plus l'espacement entre chaque bouffée est court ( chainvaping, ou enchaînement des bouffées ) plus la résistance subit des contraintes thermiques. Inversement, si vous avez tendance à espacer vos bouffées, vous pouvez faire monter légèrement le seuil.
  • Un débit d'air ( airflow ) ouvert à fond implique une circulation d'air plus importante. Et donc un meilleur refroidissement. Si vous avez tendance à vaper avec un débit d'air ouvert à fond, vous pouvez monter légèrement le seuil.
 

À condition d'avoir procédé à un paramétrage correct, contentez-vous de suivre les principes suivants pour ajuster vos réglages :

  • Dés que vous constatez un goût inhabituel de brûlé, songez que votre seuil est trop élevé par rapport à votre style de vape.
  • Inversement, si la coupure se déclenche très souvent, votre seuil est trop bas.
  • Si votre résistance semble s'user / brûler trop rapidement et que la coupure se déclenche très souvent c'est que votre style de vape (réglage de puissance, choix du liquide, fréquence des bouffées.) sollicite trop votre matériel (résistance) par rapport à ce que ce dernier a été conçu pour supporter. Vous pouvez, soit vous discipliner à vaper moins fort et moins souvent, ou bien opter pour un matériel plus adapté.
 

Régler la puissance (attaque)

Les options de contrôle de température ne servent qu'à configurer une sécurité en sus des réglages classiques. Et ce sauf quelques très rares exceptions comme pour les mods température constante. Il reste à paramétrer la puissance de votre mod, comme dans un mode puissance directe classique. Naturellement les réglages de puissance et de seuil sont complémentaires. Il est donc préférable d'avoir déjà une bonne appréciation de ses préférences personnelles en matière de puissance. Pourquoi ? Afin de configurer le seuil en conséquence. On déconseille de fixer la puissance à des niveaux déraisonnables pour confirmer que le seuil fonctionne correctement. Tout ajustement doit se faire en douceur, progressivement et sans à-coup. En effet, pour peu que les réglages manquent légèrement de précision, la coupure pourra se déclencher un peu trop tard. Et, autre conséquence, la résistance risque d'être instantanément mise hors service.    

Pour conclure :

Le contrôle de température est un outil formidable. Autant par son application technologique que pour les nombreux avantages qu'il apporte à une expérience de vape. Toutefois la transition vers le contrôle de température ne doit pas se faire de façon expéditive. Maîtriser le contrôle de température requiert en effet un travail d'analyse de ses attentes . Ainsi qu'un travail d'analyse de son propre style de vape afin d'aboutir à des réglages cohérents. Nous conseillons le passage au contrôle de température à des vapoteurs déjà à l'aise avec la cigarette électronique. Ces vapoteurs peuvent a priori tâtonner sans crise de nerfs à travers les différents réglages pour trouver leur bonheur. Bien maîtrisé, le contrôle de température fait également des merveilles sur un atomiseur reconstructible. Il peut même vous ouvrir de nouvelles perspectives par rapport à votre technique de montage.

Vos avis

Bonjour, \nMerci pour cette excellente question. \nIl existe effectivement des atomiseurs dédiés aux herbes sèches compatibles en CT. En règle générale il s\'agit d\'une résistance inox & céramique. Certains modèles sont tout-en-un, c\'est-à-dire que la batterie est intégrée à l\'appareillage de chauffe. D\'autres modèles sont équipées d\'une connectique 510 qui pourra monter sur n\'importe quelle batterie ou box équipée CT. \nPersonnellement je n\'ai jamais testé mais il me semble que ceux qui ont tenté l\'expérience ont quand même trouvé que le résultat n\'était pas toujours à la hauteur d\'un véritable vaporisateur d\'herbe sèche dédié. Il m\'a aussi semblé que le paramétrage n\'était pas forcément des plus évident. Je doute que les coefficients de chauffe renseignés nativement dans une box simple assurent une précision suffisante et il faudra éventuellement privilégier une batterie capable de renseigner des coefficients de chauffe personnalisés en fonction de ce que l\'atomiseur a dans le ventre (ce qu\'on trouve de plus en plus sous le nom TCR).

Bonjour, est ce qu\'on pourrait utiliser le mode de controle de température afin d\'utiliser un clearomiseur capable de vaporiser des herbes sèches ? \r\nPar exemple le thym (bon pour les poumons des anciens fumeurs...) se vaporise entre 170 et 190 °C.\r\nMerci bien !

Et bien, merci pour cette réponse complète, j\'avais abandonné assez vite le ct car je n\'arrivais pas à trouver un ressenti satisfaisant. C\'était soit trop chaud (à 260°c) soit j\'atteignais la température de coupure trop tôt et je tirais dans le vide (à 240°c).\nAprès moins de 2 jours, le coton de la Titane 0,5 ohm ressemblait à celui d\'une kanthal 0,5 ohm utilisée à 35 watts durant 1 mois.\nJ\'ai un deuxième setup qui me sert plus ou moins à rien, je vais retenter l\'expérience...

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