Produits chimiques : l’ecigarette est-elle nocive ?

Par Le petit fumeur - 26/09/2018

Produits chimiques et cigarette électronique, c’est reparti pour un tour ! Une nouvelle campagne américaine menée par la FDA vient tenter de décrédibiliser la cigarette électronique et ses e liquides parfumés. Et ce en lui attribuant des produits chimiques dans ses liquides et effluves de vape. Des accusations que la FDA tire d’études hasardeuses et infirmées qui plus est. Malheureusement pour les fabricants d’ecigarette, elles sont loin d’être les premières. 

Décrédibiliser la cigarette électronique pour en limiter la consommation

C'est l’ambition de faire diminuer la consommation croissante de cigarette électronique chez les jeunes Américains qui motive cette croisade menée contre la cigarette electronique. Elle est l’initiative de la Food and Drug Administration et son porte-parole, le bienveillant médecin Scott Gottlieb. Dans le cadre de la campagne Know The Real Cost, la FDA met l’ecigarette dans le même panier que la cigarette classique et les autres formes de tabac telles que le tabac à mâcher. Motif évoqué : les substances nocives, voire cancérigènes contenues dans l’e-cigarette et ses arômes et liquides. fausses accusations ecigarette Loin d’être la première ou la seule, cette campagne de lutte contre l’e-cigarette s’inscrit dans une longue lignée d’études et autres publications aux apparences alarmantes. Ces dernières ont toutes pour objet la cigarette électronique et ses prétendus méfaits. Qu’il s’agisse de la composition de ses arômes et liquides, des effluves émanant de la vape, de son comportement à l’inhalation, l ’ecigarette est assaillie de toutes parts. Know The Real Cost est seulement une énième tentative de dépréciation de la cigarette de type e electronique. L’occasion pour Le Petit Fumeur de faire le point sur les soi-disant substances toxiques, voire cancérogènes mises en cause dans l’e cig et les e liquides. Alors la cigarette électronique, nouveau mal du siècle ? Dans sa vidéo de campagne et sur le site Whatsinvape.com lié à celle-ci, la FDA recense les différents produits chimiques (ainsi que leurs potentiels effets) faisant de la cigarette electronique et ses aromes et liquides des produits dangereux.

Des produits chimiques à risque dans les e liquides ?

Les substances chimiques dites à risque citées : la nicotine pour l’aspect addictif, des particules de métaux parmi lesquelles le nickel, l’étain et l’aluminium, l’acroléine, le formaldéhyde et le diacétyle et la maladie du « popcorn lung ». Le détracteur les accuse d’endommager le système sanguin, les poumons ainsi que le cerveau. À savoir que l’étude majeure sur laquelle se basent les détracteurs de l’icigarette date de 2015. Elle apparaît dans le New England Journal of Medicine ( NEJM ). C'est l'œuvre de Jensen et d’autres chercheurs affiliés à l’université de Portland. Son propos est que la cigarette électronique contient des produits chimiques la rendant nuisible pour la santé, de cinq à quinze fois plus cancérigène que la cigarette classique. Or des sources très sérieuses comme l’expert grec, le Dr Farsalinos, l’institut national français du cancer ( INCa ) et le CDC, Centers for Disease Control and Prevention réfutent l’étude causant du tort à l’e-cigarette et ses arômes et liquides. Des reproductions de l’expérience et l’analyse de celle de Jensen mènent les chercheurs à des conclusions bien différentes. Les produits chimiques en question sont absents des e liquides. En effet l’étude de 2015 ne témoigne de leur formation que dans des circonstances irréalistes ne reflétant pas les habitudes de vape. Et s’ils sont présents c’est à des doses trop faibles pour permettre le moindre impact sur les vapoteurs. Une mise au point s’impose.

La nicotine

Il est vrai que nombre de vapoteurs vapotent avec de la nicotine, mais cela n’est pas une nécessité. Les e liquides de plus de 10ml ne contiennent pas de nicotine. Pour en ajouter, il faut s’emparer d’un booster, soit un petit flacon de nicotine. La vape n’est pas moins plaisante sans nicotine.

L'acroléine

Commençons par l’acroléine, cette molécule certes très irritante mais dont la capacité cancérogène n’est pas encore pleinement établie. A haute température, l’acroléine se forme suite à la déshydratation de la glycérine, substance présente dans le liquide de vapotage. Or l’atomiseur de l’e-cigarette ne peut atteindre la température nécessaire à la formation d’acroléine. Plusieurs acteurs dont l’Office Français de prévention du Tabagisme ( OFT ) certifient que l’acroléine est indétectable dans la vapeur dégagée par les vaporettes.

Le formaldéhyde

Du formaldéhyde apparaît une fois les 5V dépassés. Une affirmation tirée de l’étude démentie de Jensen publiée dans le New England Journal of Medicine. Cependant, il s'agit d'un seuil de tension anormalement élevé qui ne correspond pas du tout à celui utilisé par les vapoteurs. En effet, à une telle puissance, on parle de dry puff ou bouffée sèche, soit la résultante d’une surchauffe du liquide à vaper qui ne correspond en rien à une situation réaliste de vapotage. L’expérience n’est valable que pour des conditions irréelles de vape. En réalité la cigarette électronique contient tout autant voire moins de formaldéhyde que l’air respiré dans une maison.

Les métaux

A propos de la présence de métaux lourds, là aussi les expériences sont discutables. La conclusion est que les doses de métaux sont trop basses pour impacter la santé des vapoteurs. C'est entre autres le Dr Konstantinos Farsalinos, valeur sûre quand il s’agit d’e cigarette, qui l'affirme.

Le diacétyle

C’est maintenant au tour du diacétyle de faire l’objet d’une nouvelle étude nébuleuse, celle de l’université de Harvard. Le diacétyle est un composant chimique. Il est familier des fabricants d’ecig. En effet ces derniers y recourent pour donner à leur arôme et liquide un goût crémeux de beurre. C'est en 2012 que naissent les inquiétudes quant à la possible inhalation de ce produit. En France, comme dans pays d’Europe, il se voit proscrit des arômes et liquides pour icigarette par la norme AFNOR. A propos de l’étude mettant en cause le diacétyle : l’université d’Harvard détecte du diacétyle. Et ce dans 92% des liquides pour ecigarette testés. Malheureusement pour elle, celle-ci ne tient pas compte de la quantité. Or les taux de diacétyle sont minimes. Si bien que le composant chimique est inoffensif dans la cigarette électronique et ses effluves de vape. Par ailleurs, c’est de cet agent que provient la maladie dite du popcorn lung. Dès 2000, des écrits alarmants lient le diacétyle à une maladie pulmonaire du nom de bronchiolite oblitérante. Aux Etats-Unis, ce trouble de la respiration prend le nom de « popcorn workers lung » car les Américains l’associent à une affaire précise. Celle d’ouvriers travaillant dans une usine de maïs surexposés à des arômes de synthèse et atteints de cette maladie pulmonaire. Encore une fois, les taux de diacétyle contenus dans le liquide prêt à vaper sont inoffensifs. Et ce parce qu'ils sont trop bas pour présenter un danger. Pour rappel, les deux composantes principales du eliquide, le propylène glycol et la glycérine végétale, ne sont pas cancérogènes. produits chimiques cigarette electronique La route de la désinformation est certes peuplée de bonnes intentions elle n’en reste pas moins dangereuse. Et c’est peut-être la désinformation qui tue en privant les fumeurs d’une porte de sortie vers le sevrage tabagique.

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