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Durant les neuf mois que dure une grossesse, la femme est soumise à de nombreux changements physiques. Alors que le corps se prépare à donner la vie et que les émotions se voient décuplées par un taux d’hormones exponentiel, il est parfois difficile de dire adieu à ses addictions… comme la consommation de tabac !
Aujourd’hui, et ce malgré les dangers avérés du tabagisme pour la santé et pour le fœtus, l’INPES (Institut National de Prévention et d'Éducation pour la Santé) enregistre un pourcentage élevé de 17,8% de femmes enceintes fumant toujours au cours du troisième trimestre de leur grossesse.
Depuis 2015, le ministère de la Santé a imposé la mention d’un pictogramme « déconseillé aux femmes enceintes » sur les paquets de cigarettes, à l’instar de nombreux médicaments et des boissons contenant de l’alcool. Ce logo apparaît également sur la plupart des flacons d’e-liquides. Alors, qu’en est-il de l’usage de la cigarette électronique dans le cadre de sa grossesse ? Puis-je tout de même fumer ? Dois-je passer à la e-cigarette ou tout arrêter ?
Fumer pendant sa grossesse présente-t-il des risques ?
La réponse est oui, sans réserve possible. En allumant une cigarette, ce sont quelques 4000 substances qui sont inhalées dont plus de 40 composés cancérigènes. Benzène, monoxyde de carbone, acide cyanhydrique, oxyde d’azote, ammoniac, mercure mais également métaux lourds comme le plomb, le chrome et le mercure pénètrent ainsi l’organisme.
Au-delà des risques pour la mère elle-même (cancer des poumons, de la bouche, de la vessie, du pancréas, de l’utérus, maladies cardiovasculaires et respiratoires…), fumer se révèle un véritable danger pour la viabilité et le bon développement du fœtus, mais aussi pour la santé future de l’enfant en devenir.
En fumant, l’apport en oxygène vital pour le fœtus diminue de façon colossale (environ 10%) et les risques de fausses couches, de ruptures de membranes, d’accouchements prématurés, de malformations congénitales et de retard de croissance intra-utérin sont décuplés. Un faible poids de naissance, la mort subite du nourrisson et l’asthme font également partie de la liste non-exhaustive des dangers encourus par l’enfant d’une mère fumeuse pendant sa grossesse.
Puis-je vapoter alors que je suis enceinte ?
Arrivée en France en 2005, la cigarette électronique enregistre un nombre impressionnant de vapoteurs, soit quelques 3 millions de personnes. Considérée comme un outil de sevrage tabagique particulièrement efficace, celle-ci est-elle pour autant une alternative vers laquelle se tourner dans le cadre d’une grossesse ?
Le Dr Marie-Claude Benattar, gynécologue médical et obstétrique à Boulogne-Billancourt répond par l’affirmative : « Il n’y pas de combustion, donc c’est une bonne alternative ». Ses propos sont corroborés par le Dr Philippe Presles, médecin psychothérapeute et essayiste français : « La meilleure méthode, c’est celle qui marche ! Avec la cigarette électronique, pas de combustion, donc pas de monoxyde de carbone ou de goudron. ».
Vous l’aurez donc bien compris, le ratio bénéfice/risque est donc largement en faveur de l’arrêt du tabac quelle que soit la méthode utilisée, y compris la cigarette électronique. Patchs, gommes, e-cigarettes, comprimés à sucer, comprimés sublinguaux… il existe une multitude de substituts nicotiniques, dont le choix sera propre à chacun(e).
E-liquides nicotinés ou non : que puis-je vaper pendant ma grossesse ?
Qu’est-ce qu’un e-liquide ?
Il convient tout de même de s’interroger sur la composition même d’un e-liquide. Versé dans le réservoir de la cigarette électronique et destiné à être inhalé, ce produit consommable est composé de propylène glycol (additif alimentaire), de glycérine végétale (que l’on retrouve dans de nombreux produits comme le dentifrice ou les bains de bouche), d’arôme(s) alimentaires naturels ou de synthèse et éventuellement de nicotine liquide de qualité pharmaceutique, dont le taux légal compris entre 0 et 20 mg a été établi par la TPD (Tobacco Products Directive).
Entrée en vigueur le 21 mai 2016, cette réglementation européenne instaure un cadre légal à tous les états membres de l’Union Européenne pour l’ensemble des produits issus de l’industrie du tabac et donc, du vapotage. Elle encadre notamment la fabrication des produits de vape et permet ainsi de protéger les consommateurs. Indissociable de la cigarette électronique, l’e-liquide ne présente pas de danger pour la santé, s’il est consommé de façon usuelle.
Qu’en est-il de l’usage des e-liquides contenant de la nicotine ?
La nicotine est une substance organique psychoactive naturellement présente dans le tabac. En se fixant sur les récepteurs nicotiniques du cerveau lors de l’inhalation, cet alcaloïde est en grande partie responsable de la dépendance tabagique. Psychostimulante, elle libère de la dopamine, et crée bel et bien une addiction. Elle n’est cependant pas l’élément à bannir lorsque l’on allume une cigarette. C’est sa combustion, associée aux substances cancérigènes comme le goudron, l’ammoniac, le benzène ou encore le monoxyde de carbone, qui est responsable des dangers liés à sa consommation.
Les e-liquides contenant de la nicotine ont l’avantage d’aider les personnes souhaitant se débarrasser de leur addiction à opérer un sevrage en douceur. Exprimée le plus souvent en milligramme par millilitre (mg/ml) cette nicotine permet de compenser l’effet de manque, tout en étant inhalée sans aucune substance toxique ou néfaste pour l’organisme. À ce jour, il n’a pas été démontré chez la femme enceinte d’impact de la nicotine sur le fœtus.
Est-il possible d’être accompagnée lors de son sevrage tabagique dans le cadre de sa grossesse ?
Depuis la loi 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, les médecins du travail, les chirurgiens-dentistes, les infirmiers et les kinésithérapeutes sont, au même titre que les médecins et les sage-femmes, autorisés à prescrire des substituts nicotiniques.
Attention, encore aujourd’hui, la cigarette électronique n’est pas reconnue comme un dispositif médical susceptible d’être prescrit. Vous pouvez acheter librement (si vous êtes majeur) et à vos frais, votre matériel de vape sur un site de vente en ligne ou en boutique. N’hésitez pas à consulter notre article consacré au remboursement de la cigarette électronique par la mutuelle, afin de savoir si vous pouvez bénéficier d’une quelconque prise en charge par votre complémentaire santé !
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